Dernière semaine de session pour le Conseil national
La troisième et dernière semaine de la session d’automne du Conseil national s’est achevée vendredi 29 septembre par toute une série de votes finaux. Mais auparavant, la semaine a été, notamment, marquée par la chaleureuse réception du nouveau Conseiller fédéral dans son canton et par les vives discussions autour de l’initiative «No-Billag».
Jeudi 28 septembre, j’ai fait le voyage de «Bern» à «Bellinzona»… Un Romand dans un train de la Suisse alémanique au Tessin, quoi de plus symbolique pour démontrer la diversité et la cohésion de notre Pays ! Accompagné de son épouse Paola, le nouveau Conseiller fédéral Ignazio Cassis a été accueilli, entre autres personnalités, par l’ancien Conseiller fédéral Flavio Cotti. La réception chaleureuse où l’émotion s’est mêlée au Merlot s’est déroulée à Bellinzona, la cité aux trois châteaux forts médiévaux de Castelgrande, Castello Montebello et Castello Sasso Corbaro, hier ouvrages de défense et aujourd’hui symbole de la ville inscrits à l’inventaire du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Retour à la politique. Ce même jeudi matin, je suis monté à la tribune du Conseil national pour combattre l’initiative des Verts «Fair-Food»: après la retentissante victoire, le dimanche précédent, de l’initiative des paysans pour la sécurité alimentaire, cette initiative tombait comme un cheveu sur la soupe. Les citoyens ont inscrit la sécurité alimentaire dans notre Constitution, c’est le pas qu’il fallait faire. Les propositions des Verts étaient exagérées, auraient entraîné une masse de travail administratif supplémentaire, auraient grevé le budget fédéral de nouvelles subventions ou de diminutions de droits de douane… Bref, je ne me suis pas laissé séduire par cette idée verte et j’y ai opposé mon feu rouge. Tout comme le Conseil national.
Politique toujours avec les longs – et passionnés – débats autour de l’initiative «No-Billag». Au vote, le Conseil national a rejeté, par 122 voix contre 42 et 15 abstentions, l’initiative populaire «No-Billag» demandant la suppression des redevances de radio et de télévision. Si j’ai voté « non » à cette initiative, j’ai toujours été favorable à la proposition de l’UDC qui souhaitait fixer à CHF 200.- la redevance annuelle.
Je rejette cette initiative car la suppression totale de la redevance met en péril notre service public de radio et télévision, indispensable aujourd’hui à garantir la voix de toutes les régions, de toutes les langues de notre Suisse. Mais je mets deux bémols: le prix actuel de la redevance est beaucoup trop élevé d’une part et, d’autre part, elle est injuste parce qu’elle frappe à double. Prenez l’exemple d’un ouvrier travaillant dans une PME: comme citoyen, il paie sa redevance. Comme ouvrier, son patron paie la redevance, même si, dans sa scierie ou sa carrosserie, il n’aura guère le temps (et la possibilité technique) d’écouter la radio ou de regarder la télévision… Même double facture pour le patron d’une entreprise qui doit s’acquitter de la redevance à titre privé et pour son entreprise ! Injuste que ces doublons !
Si notre service public doit être financé, il sera sans doute nécessaire de revenir à charge pour corriger ces injustices. Le feuilleton «No-Billag» n’a pas encore inscrit le mot «fin» ….
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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