Fonds pour l’Ukraine, pour l’UNRWA et prestations complémentaires
Le porte-monnaie fédéral…
La deuxième semaine de la session de printemps du Parlement aura été marquée, au Conseil national, par l’état de santé des finances de la Confédération. Un porte-monnaie fédéral dans lequel l’argent ne coule pas à flots et où les coûts doivent être priorisés.
Ukraine…
Par 111 voix contre 71, le Conseil national a rejeté une motion de commission qui prévoyait un fonds pour la reconstruction de l’Ukraine: ce fonds n’aurait pas été financé par le budget ordinaire de la coopération internationale mais aurait dû pouvoir être comptabilisé à titre extraordinaire. Ainsi l’aide au développement n’aurait pas été impactée. Mais une majorité des parlementaires a estimé que les conditions pour un financement extraordinaire n’étaient pas réunies.
Proche-Orient…
Autre tour de vis financier, celui imposé par la Commission de politique extérieure du Conseil national (à laquelle j’appartiens) avec sa motion «Soutien financier en Palestine. Mise en place d’une task force». La motion a été acceptée par 118 voix contre 59 et 3 abstentions. Elle charge, entre autres, le Conseil fédéral d’examiner les contributions versées par notre pays aux organisations et institutions au Proche-Orient et de veiller à ce qu’elles ne puissent pas être utilisées abusivement pour financer le terrorisme. Les versements à l’UNRWA sont plus particulièrement dans notre collimateur, après les soupçons de participation de collaborateurs UNRWA au mouvement Hamas dans ses attaques du 7 octobre dernier.
Soulignons encore que le Conseiller fédéral Ignazio Cassis devra demander l’autorisation à la Commission parlementaire pour les prochains versements suisses pour l’UNRWA. Une organisation dont, par ailleurs, notre Commission de politique extérieure entendra son directeur, le Suisse Philippe Lazzarini dans une séance agendée au 25 mars prochain.
Enfants…
Côté social et enfance, le Conseil national a également adopté, par 117 voix contre 62, une motion de commission qui vise la durabilité économique et la justice sociale: les rentes pour enfants pourraient être supprimées dans l’AVS et la prévoyance professionnelle. Ces rentes, en forte augmentation ces dernières années, représentent aujourd’hui une charge de quelque 230 millions de francs pour l’AVS: ces rentes discriminent les jeunes familles, puisque les parents à la retraite sont bien souvent privilégiés par rapport aux parents en âge de travailler recevant des allocations pour enfants. De plus, elles privilégient les bénéficiaires de l’AVS au revenu élevé, puisqu’elles dépendent du montant de la rente des parents. Mais le Conseil national a prévu des garanties: ainsi, pour remplacer les rentes, les parents qui touchent une petite retraite et qui sont dans le besoin, pourront toucher des prestations complémentaires. Ces rentes pour enfants seront à nouveau examinées dans le cadre de la stabilisation de l’AVS, présentée en décembre 2026.
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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