Session d’été 2018: le Conseil national a repris ses travaux
Armes, autodétermination, agriculture… Voilà quelques thèmes que le Conseil national a abordé dans la première semaine de sa session d’été 2018. Des thèmes qui commencent par « A » mais qui ont, plutôt, engendré des onomatopées comme « oh » ou « hein ». Petit survol de ces premières journées bernoises.
Mercredi 30 mai, la Chambre du peuple a discuté de la révision du droit des armes: l’Union Européenne a durci ce droit dans le cadre de la législation Schengen/Dublin, si bien que notre pays doit suivre… et donc perdre quelques-unes de nos libertés actuelles dans ce domaine. Et c’est ce qui s’est passé: malgré l’intervention de l’UDC, le débat a eu lieu. A l’avenir, par exemple, les armes semi-automatiques seront considérés comme des armes interdites: et pour pouvoir acheter pareille arme, il faudra être membre d’une société de tir ou effectuer régulièrement des exercices de tir. Mais l’arme d’ordonnance – qui est passée en propriété privée – est exceptée de cette réglementation.
Ce même mercredi, le Conseil national a lancé le débat autour de l’autodétermination: un débat émotionnel s’il en est, tellement émotionnel d’ailleurs, qu’il a été reporté une première puis une deuxième fois… En fait, cette question des juges étrangers pose la problématique: pouvons-nous encore décider de nous-même, sans être sous le joug de l’Union Européenne ? Il s’agit, ni plus ni moins, de la pérennité de notre démocratie directe. Les débats ne sont pas terminés…
Autre « A », notre agriculture, notre paysage, notre pays… Pas si facile, ces temps-ci, de défendre notre paysannerie ! Attaquée – ou plus exactement peu voire pas défendue de tous côtés ! Pensez que, à propos de l’initiative des Jeunes Verts contre le mitage du territoire, un contre-projet a même suggéré que nos étables soient construites sur plusieurs étages ! Contre-projet refusé comme d’ailleurs l’initiative à laquelle je me suis vivement opposé au travers de ma déclaration en plénum : certes, personne ne veut voir des constructions surgir partout et n’importe où sur notre territoire. Mais cette initiative, extrême, demandait même que seules les constructions destinées à l’agriculture dépendante du sol soient autorisées : en d’autres termes, plus de poulets, poules, dindes et autres cochons… Des produits qui devraient être alors importés et produits dans des conditions que notre pays ne connaît pas…
Des débats qui me font parfois rêver… Et voilà, qu’au soir de cette discussion au Parlement fédéral, je me suis réjoui de voir mes vaches prendre l’ascenseur pour regagner leur place au premier, à l’étable !
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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