AVS du 3 mars: deux fois «non»
Mon choix est fait: face à la 13e rente AVS et devant une augmentation de l’âge de la retraite à 66 ans, ce sera deux fois «non» ! Je vous dis pourquoi…
Le 3 mars prochain, le «13» n’est pas un chiffre porte-bonheur: cette 13e rente coûte 5 milliards de francs à la Confédération; et d’ici 2026, elle mettra les caisses de l’AVS dans le rouge. Resteraient alors des solutions comme augmenter la TVA de 1% ou les cotisations de 0,7% ou encore de réduire les prestations ! Et donc affaiblir encore le pouvoir d’achat. Cette 13e rente est aussi un arrosoir qui ne donne que peu d’eau aux personnes vraiment dans le besoin. Des retraités en difficulté que le Parlement et le Conseil fédéral travaillent déjà à aider: ainsi le Conseil national a voté, à la quasi-unanimité en décembre dernier, une motion visant à augmenter la rente versée aux retraités dans le besoin. Et d’autres mesures sont en examen, défiscaliser les rentes ou agir sur les prestations complémentaires.
La seconde initiative veut fixer l’âge de la retraite en fonction de l’espérance de vie: mais ces calculs technocrates ne tiennent pas compte du visage de l’emploi, de la situation de notre économie, du taux de chômage, etc. Et comment fixer la moyenne de l’espérance de vie entre la retraite d’un maçon sur un chantier ou d’un col blanc au guichet d’une banque… Et puis, cette initiative des Jeunes Libéraux-Radicaux veut augmenter l’âge de la retraite à 66 ans: alors qu’en 2022, le peuple vient de décider de relever l’âge AVS pour les femmes à 65 ans… Avant même ce relèvement, déjà un autre ? Non !
Face à ces deux initiatives, il y a le travail du Parlement, du Conseil fédéral. Une nouvelle réforme de l’AVS est agendée pour 2026: n’est-il pas préférable d’attendre plutôt que de manière précipitée, mettre en danger les finances de notre assurance, véritable ciment social de notre Suisse !
Il est sans doute préférable de se priver de dessert aujourd’hui mais avoir la garantie que, demain encore, chacune et chacun pourra manger à sa faim. Le 3 mars, deux fois «non» ! C’est plus sage…
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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