Première semaine de la session de printemps 2017.
Bien qu’elle s’appelle «de printemps», la session du Conseil national dont nous venons de vivre la première semaine, ne mérite pas tout à fait son nom… Et pas seulement question météo ! A Berne, le Palais fédéral a été secoué de quelques vents contraires.
Depuis lundi 27 février dernier, nous avons repris le chemin du Palais fédéral. Au menu de notre session de printemps, l’été de quelques jeux d’argent, l’automne de nos vies (les retraites) ou encore l’hiver de l’accord de Paris sur le climat. Le premier lundi a permis au Conseil national d’assermenter une revenante: notre collègue socialiste fribourgeoise Ursula Schneider Schüttel a succédé à Jean-François Steiert, élu l’an dernier au Conseil d’Etat du canton.
Le soleil de l’été des jeux d’argent sera masqué de quelques nuages: le Conseil national a exigé que l’accès internet en Suisse à des jeux d’argent en ligne non autorisés soit bloqué.
L’automne de nos vies, ce sont notre AVS, nos retraites. La réforme de la prévoyance vieillesse reste un thème bien controversé: le Conseil national a maintenu ses positions et continue de rejeter le supplément de 70 francs sur les rentes AVS ainsi que le propose le Conseil des Etats. Mais il entend aménager le deuxième pilier et permettre ainsi aux assurés d’économiser un capital-vieillesse plus élevé. Quant à l’âge de la retraite, la Chambre du peuple insiste pour que l’âge limite de la retraite passe à 67 ans, automatiquement, dès que l’AVS se trouvera dans une situation financière difficile. Au tour maintenant de la Chambre des cantons de réétudier ce dossier.
Vent hivernal enfin sur l’accord de Paris sur le climat: contre la volonté de l’UDC, le Conseil national a approuvé cet accord par 123 voix contre 62 et 8 abstentions. Les émissions de CO2 ont donné à discuter: le Conseil fédéral souhaite que la Suisse réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2030. L’UDC avec les radicaux ont proposé de se contenter de 40% – proposition rejetée en plenum par 104 voix contre 87 et 2 abstentions. Mais attention, si le souhait du Conseil fédéral de 50% passe la rampe, le coût sera élevé pour la population et pour l’économie: plusieurs milliards de francs !
La garde des petits animaux pour les loisirs
Petit clin d’œil enfin: le Conseil national a suivi sa Commission et approuvé une motion facilitant la garde des petits animaux. J’ai rapporté au nom de la Commission en expliquant que «la détention de petits animaux de rente à titre de loisirs doit être soutenue: nous devons être conscients que, pour de nombreuses personnes, cette activité apporte un équilibre, permet à de nombreux enfants de garder un contact avec la nature. Mais nous sommes également conscients que cette problématique diffère d’un endroit à l’autre dans notre pays. Le cœur d’un village de campagne ne ressemble pas à la proximité d’une ville ou de certains quartiers d’habitation: suivant où, ces élevages peuvent poser et causer problème. Le chant d’un coq, tôt le matin, n’est pas apprécié de la même manière par tous les habitants d’une région… La modification de loi proposée par la motion permettra aux éleveurs de poules et de lapins de s’adonner à leur hobby (toujours plus à la mode) dans des bâtiments agricoles inoccupés (toujours plus nombreux).» Selon le texte ainsi adapté, il sera permis de reconstruire des abris pour des petits animaux s’ils ont été détruits par une force majeure (incendie, par exemple).
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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