Aménagement du territoire, viande, neutralité.
Il y a, comme cela parfois, des semaines de session qui s’achèvent laissant au parlementaire le souvenir de quelques os à ronger… La troisième semaine de la session d’été du Conseil national a ressemblé à cela: échec de ma proposition, dans la loi sur l’aménagement du territoire, d’utiliser au maximum des bâtiments déjà construits et situés hors de la zone à construire; demande d’interdiction de production de viande artificielle rejetée par le Conseil fédéral, d’où ma persévérance et le dépôt d’une motion; enfin, profonde désillusion à la réaction de certains collègues de gauche à notre non-participation au discours du Président ukrainien, des propos agressifs… alors qu’ils prêchent la paix !
La révision de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) fait office de contre-projet indirect à l’initiative populaire «contre le bétonnage de notre paysage». En septembre 2016, j’avais déposé une motion demandant de «permettre une utilisation maximale des bâtiments déjà construits et situés hors de la zone à construire». Car aujourd’hui, il existe de nombreuses constructions, abandonnées ou sous utilisées, que les propriétaires ne peuvent tout simplement pas utiliser au maximum de leurs possibilités. Ces modifications demandées auraient dû «permettre d’utiliser le 100 pour cent des bâtiments déjà construits, d’économiser des terres agricoles, et d’utiliser ces bâtiments existants situés hors de la zone à construire.» En plenum du Conseil national, et malgré l’appui du Conseiller fédéral Albert Rösti, chef du département fédéral de l’environnement, ces modifications ont été refusées, prétextant un privilège qui créerait des îlots d’habitation en rase campagne.
Mais l’examen de cette modification de la LAT a dégagé un point positif: une prime à la démolition de bâtiments hors zone. Financée par la Confédération et les cantons, cette prime ne sera, par contre, versée que si aucune construction de remplacement n’est réalisée – décision prise par 100 voix contre 93. Le dossier repart au Conseil des Etats.
Viande artificielle: on ne peut attendre
A propos de production de viande artificielle dans notre pays et devant le rejet de ma première interpellation par le Conseil fédéral, j’ai persévéré et déposé une nouvelle motion. En effet, nous ne pouvons pas attendre: en Suisse, aujourd’hui déjà, des entreprises multinationale et nationale travaillent à développer pareilles productions alternatives. Nous devons prendre et conserver la maîtrise de ces développements technologiques et ce avant que des scènes de science-fiction ne deviennent réalité dans nos assiettes. Il en va de la sécurité sanitaire du consommateur et de la protection de nos propres productions de viande authentique… et de qualité !
Une chaise vide remplie d’agressivité
Jeudi après-midi, une majorité de parlementaires UDC avaient choisi de ne pas assister au discours, par vidéo-conférence, du Président ukrainien. Nous en avons expliqué les raisons: notre neutralité nous demandant d’observer une certaine retenue vis-à-vis d’un chef d’un état agressé certes, mais en guerre. Pour moi, «cette vidéo-conférence était inopportune». La position de l’UDC a été critiquée, parfois de manière agressive et totalement démesurée, par plusieurs élus de gauche, nous accusant même d’être les vassaux d’une puissance étrangère.
Pour le moins curieux, incohérent de voir que ceux qui prêchent la paix au-delà de nos frontières ne sont pas capables de la prôner et de la pratiquer envers leurs propres concitoyens dans le respect de la libre opinion et la tolérance… Faites comme je dis, pas comme je fais… Une bien triste image de notre démocratie !
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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