De mal en pis… Voilà la situation actuelle du lait suisse et surtout celle de ses producteurs ! Au Parlement à Berne, le producteur de lait que je suis ne reste pas assis sur mon botte-cul à regarder le lait bouillir et monter dans la casserole.
J’ai déposé une question au Conseil fédéral. Devant la situation très difficile que vivent les producteurs de lait, le Conseil fédéral est-il prêt à prendre des mesures extraordinaires ? Et quelles mesures, structurelles, financières sont-elles possibles ?
Le 6 juin 2016, la réponse du Gouvernement est tombée – mais pas de quoi faire tomber la montée du lait, la montée des soucis des producteurs… Lisez plutôt !
«Le Conseil fédéral est conscient de la situation difficile pour les producteurs de lait. (…) Il est important pour le Conseil fédéral que l’ensemble de la filière élabore des solutions praticables et durables aux problèmes rencontrés sur le marché du lait. (…) Il est possible d’accorder aux exploitants d’une entreprise paysanne ayant des difficultés financières qui ne leur sont pas imputables une aide sous forme de prêts sans intérêts, remboursables. (…) Des crédits d’investissement pour la transformation des bâtiments d’exploitation agricole et des contributions supplémentaires en région de colline et de montagne peuvent aussi être accordés aux exploitants qui cessent la production laitière pour développer une autre branche de production. (…) Le Conseil fédéral ne voit cependant pas d’urgence pour prendre des mesures. (…)»
Le sommet du lait… au Gurten
Le vendredi 27 mai dernier, sur la colline bernoise du Gurten, le sommet du lait «n’a amené que peu d’éléments concrets pour améliorer la situation des producteurs de lait suisses». Avec le Conseiller national UDC schwytzois Marcel Dettling, d’Oberiberg, j’ai publié un communiqué de presse dans lequel nous expliquons, notamment: «Nous exigeons un prix de 75 cts pour le lait d’industrie pouvant être valorisé sur le marché suisse. (…) C’est un minimum absolu pour donner des perspectives à peu près réalistes à la génération future d’agriculteurs et pour assurer la pérennité des exploitations à moyen terme. Le prix actuellement inférieur à 50 cts n’est plus supportable financièrement pour la plupart des producteurs de lait. (…)
L’obligation actuelle de livrer du lait C doit être levée immédiatement, tout comme les taxes pour les mesures d’assainissement des marchés qui sont à supprimer. Celui qui produit du lait pour les marchés étrangers peut profiter d’une bonne situation sur les marchés internationaux. Il est donc logique que les producteurs supportent aussi le risque découlant de marchés internationaux saturés avec des prix bas.
En outre, il faut entamer de suite le regroupement de l’offre du côté des producteurs, afin d’améliorer enfin le déséquilibre dans les structures du marché. Ce n’est qu’ainsi que la position des producteurs de lait pourra être renforcée dans les négociations avec les acheteurs et les transformateurs.»
Quant à moi, je ne boirai du petit lait que lorsque les producteurs de lait suisses recevront la juste rétribution de leur travail !
Pierre-André Page, Conseiller National
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