NEWS 09.05.2021.
Sucre, dons d’organes, profils ADN au menu de la session de mai. Premier et gros sujet de la brève session extraordinaire de mai 2021 au Conseil national: la betterave et son sucre ! Un sucre suisse provisoirement sauvé puisque, si la Chambre du peuple a décidé, par 116 voix contre 66, le maintien d’une protection douanière de CHF 70/to et une contribution de CHF 2’100/ha/an, la Chambre des cantons doit encore se prononcer.
« Aujourd’hui, notre sucre suisse est en danger de mort. Et sans aide, la production de sucre va disparaître très rapidement dans notre pays » ai-je déclaré lundi 3 mai devant le plenum. Déjà que les surfaces de production betteravière ont diminué de 21’000 à 16’000 hectares en quelques années. Déjà aussi qu’en septembre 2020, j’interpellais le Conseil fédéral pour qu’il autorise l’insecticide « le gaucho » afin de combattre un puceron qui réduisait la production indigène de sucre de moitié et diminuait le taux en sucre de la betterave. A l’époque, le Conseil fédéral nous avait dit être conscient du problème: seulement voilà, depuis rien n’est résolu !
Conseil national, Session spéciale mai, Première séance 03.05.21, 14h30.
Stop au bradage ruineux du sucre! Pour la sauvegarde de l’économie sucrière indigène: réponse à Mme Rytz.
Et si le sucre suisse disparait (un aliment de base, une matière première pour l’industrie alimentaire qui participe au revenu de 4’500 familles paysannes), notre pays sera obligé d’importer du sucre produit, lui, dans des conditions que nous ne souhaitons pas, du sucre de canne arrivant par bateau de pays lointains, ce que nous ne souhaitons pas non plus !
Après le sucre, attention au sel !
Oui, après cette courte victoire pour le sucre, attention à la facture, salée elle, qui attend nos familles, nos exploitations agricoles, nos PME, notre Suisse le 13 juin prochain si la Loi sur le CO2 et les deux initiatives (contre les pesticides et pour une eau potable propre) sont acceptées par le souverain.
J’ai déjà dit, ici et ailleurs, tout le mal que je pense de cette Loi sur CO2, une loi onéreuse qui bombarde le citoyen de taxes nouvelles (notamment sur l’essence, moyen essentiel de vie et de survie pour bon nombre de nos concitoyens), une loi inutile puisque notre pays est déjà exemplaire en ce qui concerne les émissions de CO2 (elles ont reculé de 24% en dix ans), une loi injuste puisqu’elle défavorise les régions périphériques et de montage face aux régions citadines du pays.
A côté de cette loi, le danger vient encore des deux initiatives phytos, extrêmes, quasi suicidaires pour notre sécurité alimentaire ! Ces textes, qui se trompent totalement de cible, auraient de très fâcheuses conséquences: la stricte interdiction de pesticides va réduire la productivité de notre agriculture. Donc, diminution de nos produits, donc nécessité d’en importer davantage… Oui mais importer quoi ? Des produits venus de pays où les pesticides sont largement utilisés: alors pour quel bénéfice ? D’une part, notre paysannerie périclite et d’autre part notre citoyen consomme des produits de qualité douteuse !
Mais ces deux initiatives phytos ont une bien plus dangereuse conséquence, sociale elle: après un premier fossé creusé ces derniers mois par la pandémie de la Covid-19 entre les très riches et les très pauvres de notre pays, voilà que ces deux initiatives vont creuser davantage le fossé entre les Suisses des villes et les Suisses des champs ! Alors que les deux ont besoin de l’autre !
Pour mémoire, une année durant, l’eau du Rhin a été analysée et les résultats sont édifiants: les produits chimiques issus de l’industrie et des ménages ont représenté 65 tonnes, les médicaments 20 tonnes comme 20 tonnes également pour les additifs alimentaires artificiels. Et les produits de protection des plantes ? Une petite, une tonne. Ne fusillons pas les coupables mais rendons à l’agriculture ce qu’elle mérite. Et surtout, interrogeons-nous : mes médicaments ? mes détergents ? mes additifs alimentaires ? mes produits de beauté et de nettoyage ? Quels efforts faisons-nous vraiment pour en diminuer la consommation ? Osons-nous lancer cette question: qui, vraiment, de la ville ou de la campagne, pollue le plus ?
Viser ces pollueurs, c’est viser juste. Mais viser l’agriculture avec ces initiatives phytos, c’est se tirer une balle dans le pied.
N’oubliez pas le 13 juin prochain et, d’ici là, prenez (toujours) bien soin de vous !
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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