Conseil national: dernière semaine de la session de printemps. La guerre en Ukraine préoccupe le monde, l’Europe et la Suisse. Au-delà des fantastiques élans de solidarité dans notre pays, au-delà de l’accueil facilité avec un permis « S » accordé aux Ukrainiens, le Conseil national s’est penché sur cette tragédie humaine et sur ses conséquences, immédiates et à moyen terme sur notre sécurité et notre économie.
Notre budget militaire doit être augmenté afin de permettre à notre armée d’être en capacité, humaine et matérielle, d’assurer la sécurité de notre pays. Mais dans l’immédiat, cette guerre a des conséquences pratiques sur nos auto-approvisionnements en énergie et en denrées alimentaires. La Chambre du peuple a accepté, par 105 voix contre 84, une motion de Franz Grüter, UDC/LU, visant à supprimer la TVA sur les carburants.
Une motion, une interpellation
De mon côté, j’ai déposé une motion demandant au Conseil fédéral, dans les meilleurs délais, de supprimer les taxes sur les huiles minérales qui ne sont pas directement liées à l’entretien du réseau routier national.
> 14.03.22 Lien vers la motion déposée et développement « Suppression des taxes sur les huiles minérales »
J’ai interpellé le Conseil fédéral à propos de notre auto-approvisionnement alimentaire : et j’ai proposé que nos agriculteurs soient autorisés, sans délai, à utiliser des surfaces aujourd’hui dédiées aux jachères et autres diverses compensations écologiques pour mettre en place des cultures qui produisent des denrées alimentaires. Comme par exemple, du colza ou du tournesol pour de l’huile, des céréales pour du pain et des farines pour les animaux. Quant aux productions de pommes de terre et de cultures maraîchères, elle doivent, en ces temps incertains, devenir prioritaires.
> 15.03.22 Lien vers le texte déposé et développement « Autoapprovisionnement. Réorientation urgente des cultures »
Toujours au chapitre de notre indépendance énergétique, le Conseil national a accepté un postulat de commission demandant au Conseil fédéral d’étudier le potentiel hydraulique lié au retrait des glaciers. Des retraits qui créent actuellement près de 1’200 nouveaux lacs dans d’anciennes régions glaciaires : leur exploitation permettrait d’accroître notre autonomie dans le secteur électrique.
Encore le Covid-19…
La pandémie du Covid-19 est encore bien présente parmi nous. Dans les débats parlementaires aussi : le Conseil national a accepté, par 128 voix contre 32, une motion de sa commission visant à permettre aux pesonnes immunodéprimées d’avoir accès à des médicaments qui protègent contre le coronavirus : une prophylaxie qui permettrait d’éviter des formes graves de la maladie et qui, sans doute, sera nécessaire l’automne prochain.
Le Conseil national a également accepté à l’unanimité une motion de sa commission visant à préciser dans la loi sur les épidémies, les indemnisations dues aux personnes et entreprises contraintes de cesser ou de restreindre leurs activités en raison des mesures sanitaires décidées par les autorités.
Jeunes, téléphone et fromage
Contre l’avis de sa commission compétente, le Conseil national a décidé, par 99 voix contre 90 et 3 abstentions, de ne pas classer une initiative parlementaire octroyant le droit de vote dès 16 ans. Quant à moi, je pense que celui ou celle qui vote doit participer pleinement à la vie active et être solidaire de sa communauté en s’acquittant de ses impôts : 16 ans c’est trop tôt et d’ailleurs, les jeunes eux-mêmes, le souhaitent-ils vraiment ?
Question téléphone et technologie de la 5G, nous devons maintenant aller de l’avant : en Suisse romande, nous avons déjà suffisamment de retard. Et les mesures d’accompagnement prises par le Conseil fédéral répondent largement aux soucis des cantons de Genève, du Jura et de Neuchâtel dont les initiatives demandaient un moratoire : initiatives rejetées par le Conseil national.
Enfin, comme dans un bon menu, un morceau de fromage : par 89 voix contre 80 et 7 abstentions, le Conseil national a adopté une motion visant à verser la prime fromagère directement aux producteurs. Objectif, soutenir les producteurs !
Avec ou sans fromage, mais avec les prochains œufs de votre ferme voisine, à chacun et à chacune, Joyeuses Fêtes de Pâques !
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
Commentaires récents