Troisième et dernière semaine de session d’hiver. Bon d’accord, c’est normal et c’est ainsi prévu par les institutions: la session d’hiver de notre Parlement est occupée par le budget de la Confédération pour l’année suivante. Mais rarement peut-être comme cette année, l’adoption de ce dossier essentiel aura été difficile… Pas moins de deux douzaines d’heures de discussions avant d’avoir recours (un ultime recours) à la conférence de conciliation entre les deux Chambres.
Alors c’est vrai, le budget 2025 accorde 530 millions de francs pour les dépenses d’armement de notre armée: mais la situation sécuritaire en Europe exige que notre pays fasse d’importants efforts dans la préparation de sa défense.
Alors c’est vrai, le budget 2025 garantit les paiements directs à l’agriculture: mais l’auto-approvisionnement de notre population est à ce prix. Et je reste bien conscient que nos agriculteurs ont un urgent besoin d’une augmentation de leur revenu. Je m’engage à diminuer les charges administratives qui pèsent sur nos paysans: d’ailleurs, cette semaine, le Conseil national a accepté une motion demandant que les contrôles effectués chez les vignerons-encaveurs soient moins bureaucratiques. La bureaucratie ? Le Parlement a essayé de diminuer les charges de l’Etat, notamment dans l’administration: des charges qui pèsent toujours plus lourd dans le porte-monnaie des citoyens. C’est ainsi que le personnel de la Confédération sera privé de quelque 40 millions de francs.
Argent toujours lors de cette session avec l’abandon de la valeur locative ! Un impôt injuste qui disparait (pour l’heure) après sept années de discussions ! Mais comme cet abandon touche également les résidences secondaires, un nouvel impôt est en discussion… Le dossier n’est donc vraiment pas clos, référendums et votations populaires sont d’ores et déjà à l’agenda… de ces prochaines (sept) années !
Tout autre chose: le Conseil national a accepté une initiative parlementaire visant à introduire une nouvelle taxe dans la prochaine loi sur le CO2. Une décision prise par 98 voix contre 91 et 7 abstentions… malgré l’avertissement d’une minorité de la commission dont Nicolas Kolly s’est fait le porte-parole: «Ce n’est pas le moment de changer de système en matière de politique climatique, alors que le peuple a adopté pareille loi en juin 2023… Il faut attendre d’abord les effets de cette loi». Un avertissement qui n’a pas été écouté.
Enfin, je relève que, au nom de la minorité de la Commission de politique extérieure, je me suis opposé à ce que la Suisse reconnaisse le génocide des Yézidis: il ne revient pas à notre Parlement de reconnaître tous les crimes commis à travers le monde; nous créons ainsi de dangereux précédents. Mais le Conseil national en a décidé autrement par 105 voix contre 61 et 27 abstentions.
En ouverture de cette dernière session de l’année, j’ai accédé à la première vice-présidence du Conseil national pour l’année 2025. Mon travail sera plus concentré sur l’ensemble des activités du Parlement et ma vision partisane sera mise entre parenthèses durant ces deux prochaines années. Sans enlever un centimètre de ma fibre politique, de ma vision de notre Suisse indépendante et neutre et de mes convictions de toujours. Merci de votre fidélité !
A chacune et à chacun d’entre vous, je souhaite une nouvelle année faite d’une bonne santé, de fructueux engagements et de réussites professionnels sans oublier 1001 petits et grands bonheurs personnels !
Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye
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