NEWS 16.02.2024.

Votation du 3 mars: à propos de la 13e rente AVS

Un «non» responsable

Le 3 mars prochain, la perspective d’une 13e rente AVS est séduisante. Mais elle reste un dangereux mirage. D’où l’émotion que cette votation suscite. Mon «non» à cette 13e rente n’a rien de punitif contre nos concitoyennes et concitoyens qui vivent dans la précarité : mon «non» est politiquement responsable, il est construit sur trois arguments pragmatiques. Je vous les explique.

Soins à domicile

Arrosoir. Si l’agriculteur que je suis apprécie cet instrument, je n’aime pas l’arrosoir. Offrir à toutes et à tous les bénéficiaires de l’AVS une 13e rente, sans distinction aucune, est un geste de solidarité inopportun. Car en touchant tout le monde, il ne touche personne… Et surtout pas celles et ceux qui en auraient le plus besoin. Non, pour cela je préfère des mesures ciblées: je soutiens l’augmentation de la rente versée aux retraités dans le besoin comme le renforcement des prestations complémentaires. Notre Parlement y travaille présentement.

Finances. Aujourd’hui la situation financière de notre AVS va se péjorer déjà dès 2026 et, en 2030, ses comptes seront dans le rouge. Quelles seront alors les conséquences ? Il faudra augmenter le taux des cotisations de 0.8%: donc une nouvelle charge pour notre porte-monnaie déjà largement impacté par d’autres hausses et coûts. Et donc encore une charge supplémentaire pour les employeurs de nos petites et moyennes entreprises. Si cette mesure ne suffit pas à combler le déficit prévu de l’AVS, la TVA pourrait être augmentée de 1%, elle qui vient déjà d’être augmentée de 7,7% à 8,1% ! En réalité, le cadeau d’une 13e rente sera rapidement enrichi d’une perte du pouvoir d’achat de nos concitoyennes et concitoyens, y compris de celles et ceux qui, en fin de carrière professionnelle, connaissent quelques soucis financiers.

Travail parlementaire. La 13e rente AVS vient défaire la toile que tissent déjà aujourd’hui, patiemment, notre Parlement et le Conseil fédéral. Tout d’abord, la prochaine réforme de l’AVS est annoncée pour 2026. Ensuite, plusieurs démarches parlementaires demandent d’aider les retraités dans le besoin. Le Conseiller aux Etats Beat Rieder charge le Conseil fédéral de proposer que «la rente versée aux retraités dans le besoin soit augmentée» et que «la formule de calcul des rentes AVS soit améliorée de manière à y intégrer une composante plus favorable aux petits revenus». Dans l’autre Chambre, la motion de la Conseillère nationale Mélanie Mettler, adoptée à l’unanimité, charge le Conseil fédéral de la même mission !

Aider celles et ceux qui en ont vraiment besoin, garantir une saine situation financière à notre assurance sociale, préserver nos enfants et petits-enfants demain de charges de cotisations supplémentaires et laisser le Parlement faire son travail législatif: autant de bonnes raisons de dire «non» à cette 13e rente.

C’est le geste raisonnable d’une politique responsable. C’est mon geste sans émotion, c’est mon «non» convaincu.

Pierre-André Page,
conseiller national, Châtonnaye

 

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